Napoléon et révolution
« Je suis la Révolution » Telle était la proclamation de Napoléon lorsqu’il est arrivé au pouvoir en France, après le coup d’État du 18 Brumaire. Selon lui : « les Français ont besoin d’ordre, de paix et de grandeur ; ce besoin ne peut être satisfait que par la confirmation de la Révolution mais en la dépouillant de tout ce qui peut être générateur de divisions ; et la seule autorité qui convienne à la France pour cette mission est celle d’un chef reconnu par la Nation. » Ainsi, Napoléon a évoqué son rôle et des rapports à entretenir avec la Révolution.
Comment définir ces rapports entre Napoléon et la Révolution française ? Ne présentent-ils pas une certaine ambivalence ? Napoléon, (1769-1821) est devenu le Premier Consul en 1799 où la France, reflétait non seulement les principes libéraux promus par la Révolution mais aussi une nouvelle définition de la nation qui ne refusait pas la conquête de nouveaux territoires. Ainsi, jusqu’à 1815, l’Europe vivait au rythme de la France, appelée à l’époque « la Grande Nation » qui a essayé de diffuser l’héritage de la Révolution. De ce point de vue, l’Empire napoléonien a permis l’achèvement des idées révolutionnaires, pourtant, le fait qu’il était aux antipodes de ce que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen avait établi comme principes de l’État de droit n’est pas négligeable. Cette dichotomie nous incite à analyser les rapports qu’a entretenu Napoléon avec la Révolution et à se demander si son action a été en continuité ou en rupture avec les idées révolutionnaires, c’est-à-dire, en quoi Napoléon a achevé, ou au contraire, rompu la Révolution ? Nous verrons que Napoléon a instauré un régime politique antagoniste aux principes de la Révolution (I) qui lui a permis d’instituer tout de même un nouvel ordre social basé sur l’égalité civile (II) et de fixer définitivement de grands projets de la Révolution (III).
(1949