Napoléon III (1808 – 1873)

Pendant longtemps, le personnage de Napoléon a été trainé dans la boue par les historiens. On retient souvent son image noire. Aujourd’hui, certains auteurs ont tendance à ne trouver qu’à ce personnage que des vertus. On va éviter ces deux travers en étudiant les deux facettes successives du personnage : le conspirateur et l’homme d’Etat.

I- Le conspirateur

La jeunesse de Louis Napoléon Bonaparte ne le prédisposait pas au métier de conspirateur.

A- La jeunesse

Charles Louis Napoléon Bonaparte est né en 1808, il est le fils d’un frère cadet de Napoléon, Louis Bonaparte, fait roi de Hollande, et d’Hortense de Beauharnais. En 1814, il a 6 ans, date qui marque pour lui le commencement d’un long exil. Sa mère se fixe avec lui en Suisse en 1817. Louis Napoléon est un enfant sensible, généreux, et qui n’est pas sot, il est même intelligent, quoique intelligence lente. Cet enfant va acquérir une culture moderne pour l’époque, axée sur les maths et sur les langues vivantes. Il parlera couramment quatre langues. Mais une culture dont il ne saura pas faire étalage. C’est pourquoi beaucoup de ces contemporains vont prendre cette timidité pour de la bêtise. Politiquement, la culture de Louis Napoléon est une culture de gauche. De 1820 à 1827, de 12 ans à 19 ans, l’adolescent est confié à un précepteur sévère, Philippe le Bas, dont le père est connu : un député jacobin à la convention qui avait accompagné Saint Juste et Robespierre dans leur chute le 9 Thermidor.
Formation qu’il faut nuancer par l’apport éducatif de sa mère. La Reine Hortense a insufflé à son fils la conviction qu’un Bonaparte devait avoir un destin national à condition d’obtenir l’adhésion du peuple français. Ces phrases sont restées fameuses : « Le peuple qui donne à le droit d’ôter » ; « Les Bonaparte doivent se rappeler que toute puissance leur vient de la volonté populaire, ils doivent en attendre l’expression et s’y conformer leur fut-elle contraire