I - Narcisse

A – Le Mythe Narcisse était un chasseur, fils de la nymphe Liniopé et du dieu fleuve Céphise en Phocide (Grèce). C’était un jeune homme d’une beauté éclatante mais qui était complètement insensible à l’amour qu’éprouvaient pour lui ses prétendantes. Parmi elles, la nymphe Echo : cette dernière fut rejetée avec mépris par Narcisse et mourut de chagrin.
Le devin Tirésias ayant déclaré que Narcisse vivrait tant qu’il ne verrait pas sa propre image, poussa le jeune homme, au cours d’une chasse, à se désaltérer dans une source. Narcisse s’éprit alors d’amour pour son visage en voyant son reflet dans l’eau. De cette image qu’il ne pouvait atteindre et dont il était incapable de se détacher, il en oublia de boire et de manger.
Prenant racine au bord de l’eau, il se transforma petit à petit en la fleur qui porte son nom et qui, depuis, se reflète dans l’eau à la belle saison pour dépérir à l’automne.

B – La valeur symbolique du mythe

La narcisse, une fleur découlant directement du mythe du jeune chasseur, est le symbole de l’égoïsme et de l’amour de soi. On définit le narcissisme comme une trop grande admiration de soi. Or dans le mythe, Narcisse ignore qu’il s’agit de lui-même. Pour surmonter cette contradiction, il faut passer par l’explication rationnelle du mythe que présente Pausanias : Narcisse aurait eu une sœur jumelle qu’il aimait beaucoup et dont la disparition lui aurait causé une grande douleur. Un jour, il se vit dans une source et crut apercevoir sa sœur, ce qui le réconforta un peu. Bien qu’il sût que ce n’était pas elle, il prit l’habitude de se regarder dans les sources pour se consoler : de là naquit le narcissisme.
Tout comme Hyacinthe et les autres garçons transformés en fleurs, ce mythe rapportant l’amour, la mort et la métamorphose de Narcisse décrit un parcours que l’on peut qualifier d’initiatique. En effet, Narcisse se refuse totalement à l’amour, puissance souveraine qu’on ne méprise jamais impunément. Il doit