On dit du cinéma qu’il est miroir de la société. Le film noir, un genre cinématographique apparu dans les années quarante, présente une vision obscure de l’Amérique. En effet, ce genre reflète les troubles d’une société angoissée par les traumatismes qu’ont provoqués les divers bouleversements sociaux du passé. D’ailleurs, le long-métrage Natural Born Killers de Oliver Stone s’inscrit dans le courant du néo-noir post-moderne puisqu’il explore certaines thématiques comme le désordre, l’apparition de la télévision et ses impacts, l’omniprésence de la violence dans les médias et l’éclatement de la famille. Le film relate le parcours de Mickey et Mallory Knox, un couple de tueurs en séries vivant un amour passionnel. Ceux-ci parcourent le Nouveau-Mexique et enchaînent les massacres où ils laissent toujours un survivant afin qu’il puisse raconter la scène, ce qui rendra le couple très populaire. C’est à la suite d’une rencontre particulière avec un amérindien que tout dégringole. Les amoureux se voient arrêtés et emprisonnés. Le public idolâtre le couple et Wayne, un journaliste avare de scandale, obtient une entrevue avec Mickey. Une émeute survient et le couple en profite pour s’échapper et poursuivre leur périple en marge de la société. Le film propose un désordre grâce aux aspects stylistiques étourdissants, aux personnages atypiques de Mickey et Mallory ainsi que l’exploration de diverses thématiques typiques des films noirs.

Tout d’abord, les aspects stylistiques dans Natural Born Killers renforce la notion du désordre. Le schéma narratif est ponctué de flashbacks, de rêves, de visions et on y retrouve un schème d'action circulaire. En effet, il y a toujours un retour à la situation initiale, car les personnages n'arrivent jamais à une complète émancipation. Un détail très révélateur de cette notion de cycle est la finale où l'on retrouve Mickey et Mallory entourés d'enfants dans une caravane, telle une famille américaine typique en vacances. On peut