Naturalisme
(mouvement / école littéraire) Le naturalisme est un mouvement littéraire (vers 1860-1890) qui prolonge le réalisme et qui s’attache à peindre la réalité en s’appuyant sur un travail minutieux de documentation et en s’inspirant notamment de la méthode expérimentale du physiologiste Claude Bernard.
Le chef de file du naturalisme est Émile Zola.
Procédés narratifs récurrents : la description, la focalisation externe, le discours indirect libre, etc.
Notions proches : réalisme, positivisme « Doctrine qui (…) admet (…) pour principe que seule la connaissance des faits positifs (= qui sont imposés à l’esprit par l’expérience) est féconde et que (…) l’esprit humain doit (…) chercher à établir sa certitude sur l’expérience en se gardant des raisonnements a priori. »
(H. Bénac et B. Réauté, Vocabulaire de la dissertation et des études littéraires, Hachette), scientisme« Croyance étroite, naïve et dogmatique dans les pouvoirs de la science. »
(M. Adam-Maillet, Réalisme et naturalisme, Ellipses).
Quelques textes :
* Émile Zola (1840-1902), préface de Thérèse Raquin (1867) :
Dans Thérèse Raquin, j’ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J’ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. […]
* Préface de La Fortune des Rougon (1871) :
Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d’êtres, se comporte dans une société, en s’épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus qui paraissent, au premier coup d’œil, profondément dissemblables, mais que l’analyse montre intimement liés les uns aux autres. L’hérédité a ses lois, comme la pesanteur. Je tâcherai de trouver et de suivre, en résolvant la double question des tempéraments et des milieux, le fil qui conduit mathématiquement d’un homme à un autre homme. […]