L'HOMME ET LA NATURE

Sur la voie de Rousseau, avec les romantiques la nature devient un des thèmes privilégiés : elle est amie, consolatrice, parfois hostile dans son indifférence, à la fois changeante et immuable, contradictoire comme les sentiments de l'âme. La vision de la nature est complexe et variée : * elle est personnifiée, en harmonie avec les états d'âme (voir Lamartine, Le lac et Le vallon) ; * elle est décrite dans tous les moments de la journée et de l'année, avec une préférence pour le crépuscule et l'automne (voir Hugo, Tristesse d'Olympio) * elle est refuge contre les déceptions de l'existence, d'un côté elle console (voir Lamartine, Le vallon), mais de l'autre elle peut être marâtre et indifférente aux souffrances humaines (voir Hugo, Tristesse d'Olympio) * elle est manifestation de la grandeur divine, preuve de l’existence de Dieu, à l’exception de Vigny (voir Mont des Oliviers = Dieu est indifférent aux souffrances de l’homme) * la nature, enfin, avec le rythme des saisons, invite à méditer sur la fuite du temps (voir Hugo, Tristesse d’Olympio : «des jours qui ne sont plus») et la brièveté de l’existence.

LA FONCTION DU POETE

A partir de 1830 les poètes, engagés dans les lutter de leur temps, affirment leur nouveau rôle qui est une mission sociale à accomplir.
Lamartine devient l’interprète des souffrances humaines, il affirme que le poète a le devoir d’oublier son art quand la patrie est en danger.
Hugo croit dans la mission rédemptrice de la poésie pour un avenir plus heureux : pour lui le poète est le prophète, le flambeau qui éclaire le chemin aux autres hommes. Il est aussi un mage, un voyant qui voit la vérité derrière les apparences.
Vigny, le plus pessimiste, dénonce l’humiliation et la solitude de l’homme de génie, le paria de la société. Vigny est contre ceux qui prêchent l’engagement politique du poète, comme chez Lamartine et Hugo, mais en même temps il est contre une poésie désengagée, éloignée des