Nature et Culture
Du latin « nasci » (naître, croître, pousser, se développer de soi-même), la nature désigne ce qui prend forme et se développe de soi-même sans l’intervention d’un agent extérieur. Elle relève de l’hérédité, de l’inné. Lalande la définit comme « ce qui dans l’univers ou en l’homme se produit sans calcul ni réflexion. » Le naturel surgirait ou se produirait spontanément. Par un glissement sémantique la nature renvoie aux caractéristiques permanentes qui spécifient une chose ; ainsi la nature d’une chose s’entendrait au sens d’essence de la dite chose. En revanche la culture est l’ensemble de ce qui relève de l’héritage, de ce que l’homme acquiert ou fait au cours de sa vie, par apprentissage, exercice ou éducation. Elle dérive de l’action transformatrice de l’homme sur le donné (cosmos, les instincts, les prédispositions…) et se décline en institutions, en prouesses ou pratiques individuelles. Dans ce sens Herskovits définit la culture comme « tout ce qui dans le milieu est dû à l’homme ». Si l’une des spécificités de l’humanité réside dans sa propension ou tendance à modifier le donné, on est en droit de se demander quels rapports l’homme devrait entretenir avec la nature par la culture ? En sus, si toute culture est manifestation d’une marque humaine, quelle lecture devrait-on avoir de l’autre, de ses pratiques et coutumes ? Les cultures devraient-elles rapprocher les hommes ou au contraire les éloigner les uns des autres ?
I. Le fait culturel
Il est difficile de démêler le naturel du culturel chez l’homme à tel point que ces deux aspects ont souvent été confondus. C’est là tout le sens de la formule de Pascal : « la coutume est notre seconde nature ». Partout, l’homme est producteur de normes, de langages, d’institutions, de pensées de telle sorte que l’ensemble de ces pratiques ou productions apparaissent comme intrinsèquement liées à son être. C’est pourquoi la métaphysique classique, la mythologie et la religion ont souvent