Ne désirons-nous que les choses qui nous semblent bonnes ?

2520 mots 11 pages
[Introduction]

«Aimer la vie»... Un logicien trouvera peut-être que cette expression est dépourvue de sens, car aimer implique nécessairement une prédilection, en raison de quoi on ne saurait aimer le tout, mais seulement l'une ou l'autre de ses parties. Mais si l'on quitte ce langage pour retrouver celui de l'opinion commune, alors « aimer la vie » prend une signification. Nous aimons la vie lorsque nous aimons le désir, lequel offre à chaque instant mille occasions de ne pas s'ennuyer. Certes, nous savons bien qu'il peut être trompeur, mais qu'importe puisqu'il se renouvelle sans cesse, comme la vie justement. En d'autres termes, nous savons que ce que nous désirons n'est pas forcément bon, mais au moins il a le mérite de nous attirer, et qu'il nous semble bon, parfois, nous suffit. Mais ne désirons-nous que les choses qui nous semblent bonnes ? Cela semble évident, et même cela pourrait découler de la définition même du désir. Mais c'est postuler un peu rapidement l'innocence de ce dernier. Qu'en est-il de la perversité, ou bien de l'attirance pour le morbide ou l'horrible ? Faut-il les négliger en les rejetant dans la catégorie du pathologique ? Pourtant nous avons tous entendu parler de foules excitées au meurtre et avides de génocides, foules composées apparemment de gens très ordinaires. Ainsi la question qui paraissait à première vue sans objet rencontre un enjeu effrayant. Ne désirons-nous que les choses qui nous semblent bonnes, ou bien le désir révèle-t-il au contraire la présence du mal en nous, au point qu'il faudrait l'éradiquer si l'on veut que l'humanité cesse d'être folle ? Le prix à payer paraît cependant très élevé.
[1re partie : En quel sens ne désirons-nous que ce qui nous semble bon ?]
Le désir pourrait être défini provisoirement comme l'effet sur un sujet de l'attirance exercée par un objet. Comme le désir n'est pas la possession, il subsiste une distance entre le désir et son objet, en

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