neron
Mais les mauvais instincts ne tardèrent pas à prendre le dessus. Il avait légitimement secoué la tutelle impérieuse de sa mère. Celle-ci le menaça de soutenir les droits de Britannicus. Néron fit empoisonner le jeune prince (55). En 59, exaspéré par les intrigues d'Agrippine, il ne recula pas devant le matricide. La lâcheté du sénat ne trouva que des félicitations pour l'assassin. Puis il répudia Octavie, tua d'un coup de pied sa concubine Poppée. Il n'est nullement prouvé que Néron soit l'auteur de l'incendie de Rome (64) : la rumeur populaire l'accusa, et il rejeta le crime sur les chrétiens. Les uns furent jetés aux bêtes; d'autres, enduits de poix, servirent de torches pour éclairer pendant une fête les jardins de Néron. Ce fut la première persécution (64-68). Cependant, il s'adonnait à des débauches innommables, scandalisait Rome en montant sur les planches.
Une conspiration formée par Pison fut découverte, et une foule de victimes périrent, parmi lesquelles Pétrone, Thraséas, Corbulon, Lucain, Sénèque. Le signal de la délivrance partit des Gaules: Vindex, gouverneur de la province celtique, et Galba, gouverneur de l'Espagne, entraînèrent leurs provinces dans la révolte. Une partie de l'empire reconnut Galba comme empereur. Le sénat, les prétoriens suivirent cet exemple ; Néron, en fuite, se fit donner la mort par un affranchi: « Quel artiste le monde va perdre! », " Qualis artifex pereo !" !Néron s'écria-t-il à son sujet, au moment de périr.