Au début du XIXe siècle en France, un mouvement littéraire prend l'ascendant : c'est le romantisme. Loin de la rationalisation du siècle des Lumières, la mission de l'écrivain est maintenant de rapporter un sentiment passionné et mélancolique, et de refléter une maladie d’une génération née après le siècle grandiose des Lumières et de la Révolution Française. La littérature romantique est un portait de l'homme et de la société pendant cette époque. Alfred de Musset, l'un des maîtres du romantisme, décrit la mentalité des jeunes de son temps dans son roman autobiographique La Confession d’un enfant du siècle. La première partie de cet ouvrage raconte la vision romantique d’Octave, un jeune homme qui est trompé non seulement par son ami et sa maîtresse, mais aussi par la perte de la valeur morale après une grande époque. Les traits romantismes sont reflétés efficacement par le discours du huitième chapitre de la première partie, qui révèle un voyage mental d’Octave et sa réflexion sur la société et sur la vie de l’homme.
Le romantisme de Musset se compose d’un amour impossible. Dans le troisième paragraphe Octave raconte : « toute idée de plaisir des sens s’unissait en lui à une idée d’amour ; c’est là ce qui me perdait. » Octave est assez conscient que l’amour et le plaisir des sens sont aussi séparés que le réel et l’idéal. L’amour, pour lui, est un sentiment pur et spirituel, une perfection qui n’existe jamais, alors que le plaisir des sens est plus possible mais éphémère. D’un côté il souhaite que l’amour et le plaisir des sens s’unissent en harmonie et éternité, d’un autre côté il croit qu’ils ne peuvent pas être confondus. En réalité, l’amour idéal est alors impossible, un fait qui contribue au cynisme d’Octave.