Neuroscience
ENJEUX ÉPISTÉMOLOGIQUES, SOCIO-CLINIQUES ET LÉGISLATIFS POUR LA PSYCHIATRIE, LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE, LA PSYCHOTHÉRAPIE
Sur le panneau central de ce tableau, visible au Museum Dr. Guislain (Gent) et attribué à Jacobus Schotte (1928-2007), on reconnaîtra Baruch Spinoza sauvant un psychiatre de la folie en procédant à l’excision du DSM-IV. On remarquera aussi, agenouillés dans la posture du donateur, un psychologue flamand sur le panneau de droite, un wallon sur celui de gauche.
Il est des cas où la pathologie mentale débouche inéluctablement sur la pauvreté : un psychotique a peu de chance d’y échapper s’il ne bénéficie d’un environnement privilégié. De leur côté, certains trajets de clochardisation procèdent de conduites «en rupture» témoignant d’une tentative manquée d’autonomisation. Mais pour le reste, le lien entre santé mentale et pauvreté va toujours dans l’autre sens. Une recherche – jamais démentie - menée dans la ville de New Haven, aux États-Unis, montre que 40% des consultations dans le domaine de la santé mentale ont lieu à partir des 20% de personnes les moins favorisés de la population : les travailleurs non qualifiés ou sans emploi (Hollingshead et Redlich, 1958). De même, dans une grande enquête effectuée dans l’Est du Québec, au début de années septante, on constate un lien absolument linéaire entre le revenu et la santé mentale (Denis et collaborateurs, 1973). Plus le revenu est grand, moins on consulte. Le pic de problèmes identifiés correspond précisément, dans cette étude, au creux le plus net de pauvreté (la région de Thetford Mines). Diverses recherches attestent qu’à pauvreté égale, en cas d’effondrement psychique, c’est la déchirure du tissu social qui fait la différence. Ainsi, les quartiers pauvres culturellement hétérogènes sont-ils plus pathogènes pour leurs habitants que les quartiers pauvres culturellement homogènes (Levy et Rowitz,
2 1973). Dans une région rurale démunie de