Non rentables, le stockage, l’effacement et le pilotage de l’énergie sont bloqués en france
Impossible pour l’instant de développer en France sans subvention des solutions de stockage d’énergie, d’effacement ou de pilotage de la demande, ou même des centrales combinées au gaz : tous ces secteurs qui permettraient une flexibilité des réseaux, rendue indispensable par le développement du solaire et de l’éolien, ne sont pas rentables. Et si la France en modifie pas rapidement ses règles de marché afin que ces secteurs gagnent leur vie, elle se fera dépasser technologiquement par des pays qui eux l’ont fait, dont les Etats-Unis, alors qu'elle a des champions, comme Alstom, pour lui permettre de rester en tête.
Telles étaient les conclusions préoccupantes de la plupart des participants au Séminaire "Energies alternatives et équilibrages des réseaux", organisé le 15 novembre par l’OIE (Observatoire de l'innovation dans l'Energie).
"En France, on reste comme des idiots à refuser de changer, on va finir par se faire dépasser technologiquement", a remarqué une responsable du CEA en marge du colloque.
"Pour investir dans une nouvelle centrale cycle combiné au gaz naturel, il faut générer chaque année environ 50 M€ de marge sur les coûts variables. Or les prix de marché actuels permettent à peine de couvrir les coûts fixes d’exploitation qui sont de l’ordre de 15 M€ par an. Les centrales à cycle combiné au gaz naturel actuelles perdent donc de l’argent. C’est une situation généralisée sur le marché nord-ouest européen, y compris en Allemagne", a souligné Frédéric Contie, directeur de la Stratégie et du Développement de Poweo-Direct Energie.
Revoir le mécanisme des prix
Pour améliorer l’intégration des EnR sur le réseau, le prix de marché doit intervenir dans la rémunération du producteur, a-t-il estimé. "II existe des prix négatifs à certaines heures sur les marchés de gros ; ce type d’événement sera amené à se développer si les producteurs d'EnR ne sont pas