Notes sur le micro-credit
Quand Jean Carbonare crée l'association Ecidec au Bénin, au début des années 1990, son objectif est simple: aider les cultivateurs d'ananas locaux à exporter leur production. Mais très vite, ces producteurs lui confient que leur principal besoin est de disposer d'avances sur recettes pour financer leurs achats de matières premières et d'outillage. Ecidec développe à cette fin une activité de microcrédit, qu'elle étend ensuite à des personnes sans ressources, des femmes à 80%, afin de leur permettre de développer des activités de petit commerce et de transformation agroalimentaire. Par exemple: elles achètent du manioc et le revendent après l'avoir transformé en semoule.
Les crédits accordés sont de 60 euros sur six mois à un taux de 2% par mois, ou de 450 euros sur deux ans à 13,5% par an. En 2010, 3 000 personnes en bénéficient au Bénin. Ecidec, qui a d'abord réuni des capitaux à travers le réseau Coup de pouce, formé de proches du fondateur, investit désormais de l'argent provenant de produits d'épargne solidaire proposés par la société financière de la NEF (1). Mais l'association mobilise également l'épargne locale: ainsi, sur un encours total de 350 000 euros en 2010, 200 000 sont collectés au Bénin. Quant aux emprunteurs, ils sont formés et accompagnés par un partenaire local, l'association Minonkpo.
L'accès au crédit, pour l'immense majorité de la population des pays en développement, privée d'accès aux services bancaires, passe par les usuriers. Ces derniers prêtent à des taux exorbitants, et génèrent ainsi des dettes aliénantes, parfois reconductibles de génération en génération. Proposer une alternative aux populations défavorisées, en leur prêtant de petites sommes d'argent sur de courtes durées à des taux plus faibles, tel est le principe du microcrédit.
Ce système a été inventé il y a plus de trente ans et largement