Notes sur l'argumentation
La rhétorique se définit comme l'art de bien parler (« bene discendi scientia » selon Quintillien) dans le but d'agir sur autrui. C'est l'art de s’exprimer et de persuader par le discours. Les premiers traités des rhéteurs témoignent, dés le V° siècle avant J-C, du développement de la rhétorique. Elle se développe à Athènes à travers l’art des sophistes qui enseignaient la relativité de toute thèse en soutenant des opinions opposées sur un même thème. Les Sophistes les plus célèbres sont Protagoras (un des fondateurs de l’éristique (art de la controverse) et Gorgias (il développe de genre épidictique). Socrate et Platon leur reprochent leur déni du vrai et leur opposent une rhétorique dialectique qui cherche à atteindre la vérité. Aristote propose une théorie de l’argumentation dans son ouvrage La Rhétorique, au IV° avant JC. Elle est alors comprise comme un discours destiné à mener vers certaines conclusions un public non spécialisé, par le moyen d'un raisonnement. L'argumentation a donc, dés ses origines, partie liée avec la liberté, mais aussi avec l'affrontement (on cherche à régler les conflits par la parole). Cicéron (106-43, avocat et orateur politique) lui assigne trois finalités : instruire (docere), plaire (placere) par la beauté de la forme, émouvoir (movere) c’est-à-dire persuader en touchant les sentiments. Les genres oratoires :
- le genre judiciaire (il porte sur le passé): Il s’agit d’établir, de qualifier et de juger des faits accomplis. Le but du réquisitoire est d’accuser, celui de la plaidoirie est de défendre.(Article « Abbé » de Voltaire)
- le genre délibératif (il porte sur l’avenir) : c’est celui des discours en rapport avec une prise de décision. Son rôle est de conseiller ou de déconseiller un choix possible. (monologue délibératif au théâtre ; dilemme)
- le genre épidictique : l’éloge et le blâme fondent ce