Perception : (etym : latin perceptio, action de recueillir, récolte, de percipere, se saisir de, recueillir, littéralement, prendre à travers) 1) Sens ordinaire : Action de percevoir c’est-à-dire de réunir des sensations et de produire des images mentales correspondantes 2) Philosophie : la perception est le mode le plus immédiat de représentation du monde. Pourtant, le monde ne nous est pas » donné « comme une collection de sensations qui s’imprimeraient dans notre esprit à la manière de l’encre répandue sur une feuille de papier par exemple. En ce qui concerne la perception humaine, on doit admettre qu’elle implique une activité mentale d’ordre synthétique opérée par la conscience. Pour la philosophie idéaliste (Platon, Descartes) la perception est une source insurmontable d’erreurs ou, au minimum, d’approximations car notre corps ne nous fournit que des informations floues et disparates et le jugement qui en procède peut toujours être défaillant. Les empiristes insistent au contraire sur le fait que toute notre connaissance s’enracine dans nos sens et qu’il n’y a pas de savoir sans représentation physique et intuitive du monde. La question de la perception animale a opposé par ailleurs Descartes et Leibniz : pour le premier les animaux sont dépourvus de toute appréhension mentale de leur environnement tandis que le second estime que l’homme et l’animal ont en partage la perception (les » petites perceptions » inconscientes leur sont communes) tandis que la conscience les sépare. Aujourd’hui les neurologues et les philosophes rejettent globalement la position cartésienne, tout en reconnaissant à quelques exceptions près que l’intentionnalité est la condition de possibilité d’une forme significative de représentation ; les animaux perçoivent le monde évidemment mais il est très difficile de savoir s’ils en forment une sorte d’image mentale structurée ou de vision globale comparable à celle à laquelle un homme normal peut prétendre :