Nouveau théâtre
Après la Révolution, dans les premières décennies du XIXe siècle, le théâtre tourne le dos à la dramaturgie classique et à la stricte séparation des genres et des registres. La scène du XXe siècle poursuit encore plus loin la remise en cause des formes théâtrales en rejetant les composantes traditionnelles de l’art dramatique : l’action, le personnage et l’illusion réaliste.
A partir de 1820, les romantiques (Hugo, Musset…) élabore la doctrine d’une nouvelle pratique théâtrale fondée sur la revendication d’une totale liberté.
Au XXe siècle, le théâtre s’efforce de briser le réalisme et le conformisme, par des voies très diverses : théâtre humaniste de Giraudoux (inspiré par les mythologies antiques) ; théâtre engagé de Brecht et Sartre ; théâtre plus ludique de Pirandello (qui introduit le spectateur au sein même de la fabrique théâtrale. Puis, le théâtre de l’absurde, avec Beckett et Ionesco, qui pousse le plus loin la déconstruction de l’art dramatique : la disparition de l’action, de la psychologie du personnage, voire du dialogue, donne naissance à un théâtre qui, sur les ruines de l’idéologie et de la pensée, dans la dérision même, retrouve le sens du tragique en confrontant l’individu à son néant et à la mort.
La mise en cause de l’illusion
Depuis Aristote et sa théorie de la catharsis selon laquelle le théâtre vise à la « purification » des passions humaines par leur représentation sur scène, le théâtre occidental se définit par une « imitation » d’actions qui amène le spectateur à s’identifier au héros. Pour provoquer cette sympathie, le théâtre respecte la vraisemblance qui crée l’illusion.
La subversion du langage
Le Nouveau Théâtre des années 1950 (Beckett, Ionesco, Adamov, Genet…) brouille les genres ; le tragique et le comique composent un mélange inédit. Contre la priorité donnée au message idéologique par le théâtre inspiré de Brecht, Ionesco défend le pouvoir magique du théâtre,