Nouveaux horizons géographique et culturels des europeens a l'époque moderne
Hippocrate: fresque byzantine du XIVème siècle.
Le mot Orient désigne l'ensemble des pays situés à l'est de l'Europe. Dans l'acception de la plupart des auteurs et des contributeurs qui emploient ce terme, il correspond à l'aire de diffusion du christianisme orthodoxe en pays grec, dans les Balkans ou en pays slave. Mais là encore les limites occidentales de cet ensemble sont floues et les pays baltes, la Hongrie, les pays slaves de tradition catholique (Pologne, Bohême, Slovaquie, Slovénie, Croatie) sont tantôt inclus, tantôt exclus de l'Orient.
L'Orient de l'Europe médiévale ne se définit pas principalement par la religion, mais plutôt par l'exclusion de la notion d'Occident chrétien. Après Cyrille et Méthode et une fois la christianisation des peuples slaves achevée au IXe siècle, il n'y aura dans l'Europe orientale médiévale ni missionnaires, ni croisades, ni inquisition, et les églises orthodoxes, multiples, vont se trouver en position de subordination face aux pouvoirs politiques des tzars, des voïvodes, des hospodars chrétiens, voire des sultans musulmans de l'Empire ottoman. Toutefois, en pratique, l'Europe orientale médiévale correspond en gros aux peuples dont la référence spirituelle est le Patriarcat de Constantinople, de tradition orthodoxe.
Dans le système social de l'Orient médiéval, la féodalité et le clergé ne sont pas à égalité : ce dernier est en position subordonnée. C'est le « césaropapisme[12],[13],[14] ». L'église orthodoxe ne perçoit pas d'impôts : de nombreux popes sont pauvres et travaillent. Mais les aristocrates peuvent lui faire des dons, et les princes lui offrir des domaines : certains monastères s'enrichissent et deviennent des centres culturels et artistiques importants. Par ailleurs l'aristocratie n'est ni étanche ni endogame : les voïvodes et grands boyards ont le pouvoir d'anoblir des roturiers et de les élever socialement, de sorte que l'Église n'est pas le seul ascenseur