Nouveaux théâtres, nouveaux languages
Au milieu du XXe siècle après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les gens prennent conscience de la différence entre les principes et les actes. C’est dans ce contexte que né le Théâtre de l’Absurde, ou Nouveau Théâtre, qui se situe à la frontière entre deux genres : le théâtre et l’essai. Les pièces qui s’inscrivent dans ce mouvement (Beckett, Ionesco…) sont en réalité des réflexions sur la condition humaine, mais déguisées sous une mise en scène et des dialogues absurdes. Un nouveau langage apparaît alors : celui du corps.
I – Le drame philosophique Le registre de ces œuvres est une confusion entre le comique et le tragique. Ionesco a dit, en parlant du Théâtre de l’Absurde, « sur un texte burlesque un jeu dramatique ; sur un texte dramatique un jeu burlesque ». D’abord, il est comique, grâce aux non-sens : les personnages sont en perpétuel quiproquo, malentendus, comme dans La Cantatrice Chauve (Ionesco) lors du face à face entre Mme Martin et M. Martin « Comme c’est curieux ! Ma place aussi était dans le wagon numéro 8 … ! ». Les deux personnages sont mariés et ne se reconnaissent même pas. Cela est dû à une difficulté de communication entre les personnages : la parole est futile car elle ne sert qu’à combler le silence, il n’y a donc plus de conversations construites, ou peu. Le côté tragique vient du thème récurant de ces pièces qui est la condition humaine mais aussi des dénouements, tragiques en restant comiques, comme dans En Attendant Godot : Estragon et Pozzo veulent mourir en même temps mais finalement y renoncent car ils n’ont qu’une seule ceinture pour se pendre à l’arbre.
II – Bouleversement des codes théâtraux Les auteurs du Théâtre de l’Absurde tels que Beckett et Ionesco créent un théâtre nouveau de par sa construction. Premièrement, le raisonnement logique disparaît complètement au profit du raisonnement discursif. En effet, les idées sont mises pêle-mêle dans la bouche des personnages, et