Il se réveilla brusquement. Tous les passagers gisaient inconscients, le front ensanglanté. Il avait

un affreux mal de tête, la bouche pâteuse et les yeux exorbités. Soudain, une explosion le projeta à

vingt mètres.

Les réservoirs d'essence venaient d'exploser. Le choc fut bref et il se releva en boitant. Il

marcha environ un kilomètre et s'arrêta sur une plage paradisiaque. Malheureusement, son cas ne

ressemblait guère au paradis.

La faim vint et ne quitta pas Stanley. Il se jeta sur les noix de coco, mais elles ne comblèrent pas

le sentiment de manque. Il essaya ensuite de pêcher en harponnant les poissons du récif, mais en

vain. Il resta affamé. Sans allumettes ni moyen d'allumer un feu, il ne put se réchauffer. Les nuits

tropicales étaient rudes à cette époque. Il se demanda comment lui, il pouvait s'être retrouvé là, lui qui détestait l'avion. Agé de trente

ans, Gérard vivait sa vie de célibataire endurci. Il s'endormit le cœur serré. Il se leva brutalement lorsqu' il aperçut une faible lueur. Il avança

lentement.

Plus il avançait, plus les détails apparaissaient clairement. Il se cacha derrière un palmier.

Il pouvait apercevoir plusieurs individus, chantant dans une langue inconnue, qui dansaient

autour d'un énorme feu et formaient une grande ronde. A proximité du feu, un homme et une

femme étaient bâillonnés et attachés à un totem.

Stanley s'arma de tout son courage. Il s'empara d'un gourdin et fonça sur les “prisonniers”. Il

assomma deux ravisseurs dans sa course folle. Les autres le regardaient bouches baies. Il s'

apprêtait à délivrer le couple captif lorsqu'une forte voix diffusée par un mégaphone retentit :

- Coupez !!! Dégagez-moi cet abruti du champ et on la refait ! Et puis pendant que vous y êtes, virez

moi ces bouteilles de whisky, c’est encore Gérard Mansoif le manager, qui a sifflé tout l’alcool