SUEURS FROIDES AU GEORGE V

Il est 14h… après une dizaine de cigarettes, deux cafés, et 1 valium, une goutte de sueur perle sur le haut de mon front. Le regard hagard, les mains tremblantes, je sens mon cœur cogné dans ma poitrine, un oppressant sentiment d’être épié s’empare de moi.
Je relève brusquement la tête, 14h à l’horloge du hall du Georges V. Le bras droit crispé sur l’accoudoir du fauteuil, une cigarette se consumant entre mon index et mon majeur gauche, et cette seule et même question raisonne dans ma tête. Comment lui annoncer que je n’ai pas rassemblé une telle somme. L’heure fatidique se rapproche. Chaque seconde écoulée, me rapproche de la mort. J’entends soudainement raisonner la stupide sonnerie de mon téléphone. Je le saisis nerveusement. Mais puérilement, redoutant l’échéance je ne décroche pas. ‘Est ce lui ? 0147036975’ Ce numéro m’est inconnu… Quelques secondes plus tard et de nouveau cette terrible sonnerie vient siffler dans mes oreilles. Tétanisé, pris de panique, je décroche mécaniquement. Ce quart de seconde en attendant entre le moment ou j’appuyais sur le bouton vert et celui où j’entends mon interlocuteur me paraît une éternité. ‘Mr Delmas ?’ Annonce cette voix à la fois si féminine et si rassurante. Je bégaie machinalement ‘oui c’est moi’. Toute ma tension, tout mon effroi se sont cristallisés sur cette voix, à la fois lointaine, mais tellement rassurante. ‘Mais qui êtes-vous !?’
‘Claire Johnson notaire de votre oncle monsieur Jelly. Quand seriez- vous disponible ?’ ‘Heu, je peux venir tout de suite à vrai dire’. ‘D’accord, je vous attend au 135 boulevard du Palais Royal 75001 Paris tout proche du Louvre’. Je me lève subitement, mais j’ai peur, peur de croiser cet homme. Mais je n’ai pas le choix, si je ne sors pas maintenant la mort me frappera sur ce fauteuil derrière moi. Cette porte vitrée, synonyme de liberté me tend les bras « Pars, Pars !! » Me murmure-t-elle.
Je me lève brutalement, mouvement instinctif. Franchisant