Il était 8h du matin, je me réveille petit à petit dans cette pièce : ma chambre. Cette pièce de murs sanguinairement immaculés de peinture blanche. Cette pièce pratiquement vide, aussi bien que de meubles que d’air pure ; il n’y a qu’un lit superposé sur lequel je dors sur le lit du haut, une vielle table de marron sur laquelle se trouve la télé que je regarde chaque soir pour suivre ma série télévisée préférée, d’un lavabo, d’une cuvette de toilette et bien sûr d’une petite cabine de douche pour pouvoir me laver. Je sais que ce n’est pas le luxe que je rêvais d’avoir lorsque j’étais enfant mais je m’y plais, même si de temps à autres il m’arrive d’avoir des envies de changer d’air. J’y passe chacun de mes jours à écrire, à penser à tout et à rien, à me demander pourquoi je suis là et non avec des amis, dehors en train de jouer, de profiter de ce que l’on appelle la vie. Au contraire, je reste toute la journée ici, sur ce lit ou en regardant par la fenêtre les enfants jouer dans le parc d’à côté, à regarder les oiseaux se chamailler entre eux, à entendre le sifflement du vent passer entre les vitres ou à regarder le ciel et les nuages en me demandant si un jour je serais enfin capable de profiter de tout ceci, de m’échapper de cet exile.
Parfois je me regarde dans le miroir en me disant que je ne suis peut-être pas fait pour cette vie-là, que je devrais prendre mon courage à demain et me prendre en main pour sortir d’ici, aller courir, sauter, tomber, me relever pour encore courir mais je ne peux pas. C’est chez moi ici et ça le restera, à jamais. Je ne me souviens même plus comment je suis arrivé là, mais cela n’a pas d’importance, j’y suis et j’y resterai pour toujours.
Chaque jour, j’observe toute les personnes du quartier, ces personnes qui ne font pas attention à moi, les regardant par la fenêtre. Je me souviens d’un jour. Ce jour où une petite fille et passée devant chez moi et qui m’avait fait un signe de la main. En quelques secondes j’avais vu en elle