LA QUESTION NUCLÉAIRE en iran Depuis plusieurs années, l'Iran est soupçonné par la communauté internationale de développer en secret des armes nucléaires à partir de la transformation de combustible de ses centrales nucléaires civiles. Bien que la l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et les nations occidentales ne disposent d'aucune preuve formelle de l'existence d'une production d'armes nucléaires en Iran, plusieurs indices laissent penser que Téhéran aura bientôt la capacité d'en produire. En 2004, plusieurs rapports d'experts internationaux déposés en France, à l'AIEA et aux États-Unis ont fait état, en Iran, d'importation non déclarée de matières suspectes, de présence dans le pays d'uranium hautement enrichi et de sites secrets d'enrichissement d'uranium. Des indices qui laissent croire à ces mêmes experts que l'Iran pourrait être doté d'armes nucléaires d'ici trois à cinq ans. {draw:frame} En dépit de la promesse de Téhéran, à l'automne 2003, d'adhérer au protocole additionnel du Traité de non-prolifération nucléaire et de soumettre éventuellement ses installations aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'armée iranienne exhibait, un mois plus tôt, un nombre important de missiles Shahab-3. Ce missile iranien de moyenne portée, pouvant atteindre des cibles dans un rayon de 1700 kilomètres, est une version améliorée du missile nord-coréen No-dong. Si l'Iran devait monter des ogives nucléaires sur ces engins dotés d'une telle portée de tir, l'équilibre des forces s'en trouverait certainement modifié, voire bouleversé, dans cette partie du monde où de nombreux détenteurs d'armes nucléaires, comme Israël, l'Inde, le Pakistan, la Russie et la Chine, se côtoient dans un fragile équilibre. Washington et l'Europe sur les dents Alors que les Européens (France, Allemagne et Grande-Bretagne) multiplient les démarches diplomatiques pour convaincre Téhéran de soumettre ses installations aux inspections de l'AIEA,