L’œuvre s’appelle « Nuit et Brouillard », elle a été créée en 1963 par le chanteur et poète français Jean Ferrat. C’est une chanson qui fait partie de l’album éponyme « Nuit et Brouillard ». Elle a été réalisée dix-huit ans après l’armistice du 8 mai 1945, au XXème siècle, alors que presque aucune personne ne pensait aux horreurs de la guerre. Cependant, à ce moment, les juifs ont migré vers les pays orientaux -> création de l’état d’Israël en 1948 (après-guerre) et conflit entre les musulmans et les juifs par la suite. Jean Ferrat propose une œuvre engagée sur la déportation et invoque le devoir de mémoire, mais il ne l’a pas écrite seulement pour commémorer les victimes des camps d’extermination nazis, car elle évoque pour lui un drame personnel et douloureux : la disparition de son père, juif émigré de Russie, arrêté puis séquestré au camp de Drancy, avant d’être déporté le 30 septembre 1942 à Auschwitz, en Pologne, où il est mort. L’origine du titre « Nuit et Brouillard » fait référence à la directive du même nom, « Nacht und Nebel » en allemand, signée en 1941 par Adolf Hitler, qui ordonne que les personnes représentant une menace pour le Reich ou l’armée allemande soient déportées en Allemagne pour être exterminées dans le plus grand secret. On peut également noter que l’expression « Nuit et Brouillard » fut d’abord employée par Alain Resnais en 1955, qui a intitulé ainsi un film sur la déportation. La chanson fut interdite à la radio et à la télévision, pour ses paroles dénonciatrices. Pour autant, Jean Ferrat recevra le prix du disque de la prestigieuse Académie Charles-Cros en 1963, ce sera d’ailleurs le début du succès pour le chanteur.

• ANALYSE ICONOGRAPHIQUE :

FORME : Il y a 9 strophes de 4 vers, ces derniers sont en alexandrins, la forme noble traditionnelle. Les rimes sont très variées : embrassées, suivies ou sans rigueur. Les vers en majorité possèdent une coupe à l’hémistiche, soulignée par l’auteur dans sa manière de chanter.