Nuits et brouillard
Les résistants ont leur point de vue : l'armistice n'est pas la paix, leur pays est toujours en guerre contre l'Allemagne ; en France, l'occupant a, dès le départ, violé les accords de Rethondes par la création de la zone interdite et le rattachement au Reich de l'Alsace et de la Moselle. Les nazis ont cherché une base légale de justification de mauvais procédés qui auraient été pratiqués de toute façon.[réf. souhaitée]
Le 7 décembre 1941, le chef des SS Heinrich Himmler fait parvenir ces instructions à la Gestapo :
« Après mûre réflexion, la volonté du Führer est de modifier les mesures à l'encontre de ceux qui se sont rendus coupables de délits contre le Reich ou contre les forces allemandes dans les zones occupées. Notre Führer est d'avis qu'une condamnation au pénitencier ou aux travaux forcés à vie envoie un message de faiblesse. La seule force de dissuasion possible est soit la peine de mort, soit une mesure qui laissera la famille et le reste de la population dans l'incertitude quant au sort réservé au criminel. La déportation vers l'Allemagne remplira cette fonction.[3] »
Le maréchal Wilhelm Keitel publie une lettre qui dit explicitement :
« A. Les prisonniers disparaîtront sans laisser de trace B. Aucune information ne sera donnée sur leur lieu de détention ou sur leur sort.[3]