L'élection au suffrage universel direct du Président, institution-pivot de la Ve République, rythme la vie politique française. Le choix du chef de l'Etat est l'occasion de débattre des principaux enjeux nationaux. Promulguée le 4 octobre 1958, la Constitution de la Ve République a fait du chef de l’Etat la "clef de voûte des institutions", selon le mot célèbre de Michel Debré. Le Président de la République, personnage traditionnellement effacé sous les IIIe et IVe Républiques, devient le principal acteur politique du pays. La personnalité du général de Gaulle comme sa pratique du pouvoir confèrent une importance et une visibilité particulières à la fonction présidentielle. Mais c’est avec la réforme qu’il soumet aux Français en 1962 qu’elle acquiert véritablement une force politique qui dépasse son titulaire : l’élection directe au suffrage universel. L’élection présidentielle devient dès lors le moment fort de la vie politique nationale, à l’occasion duquel sont posées les principales questions et se dessinent les orientations de moyen et long termes. C’est l’élection des grandes alternances, comme celle qui amène la gauche au pouvoir pour la première fois sous la Ve République, avec l’élection de François Mitterrand en 1981. C’est aussi l’élection des surprises, de la mise en ballotage du général de Gaulle en 1965 à la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour en 2002.
Le 3 avril 1973, dans un message au Parlement, le Président Georges Pompidou annonce son intention de proposer la réduction du mandat présidentiel à cinq ans renouvelable. En octobre, le projet de loi constitutionnelle "portant modification de l’article 6 de la Constitution" est adopté dans les mêmes termes par les deux assemblées. Georges Pompidou ayant privilégié la révision par la voie parlementaire requérant l’approbation des 3/5e des suffrages exprimés, impossible à atteindre à l’époque, la réforme en resta à ce stade. Sa disparition en avril 1974 puis l’élection de Valéry