obligation/contrainte
Repère CONTRAINTE/OBLIGATION, et comment s'en servir :
« Un grand m'a obligé à lui donner l'argent que j'avais sur moi », « vous avez franchi la ligne blanche, je vais être contraint de verbaliser' : Le collégien racketté et le gendarme tatillon semblent, à les entendre, considérer comme synonymes les termes d'obligation et de contrainte. Être « obligé de » ou « contraint à » faire quelque chose, ce serait y être entraîné malgré soi, y être forcé d'une manière ou d'une autre-en l'occurrence par la menace de coups, ou l'amour du règlement. De fait, l'éthymologie semble confirmer qu'on a bien affaire, ici, à 2 types d'entrave à la liberté d'action d'une personne : contraindre vient du latin « constringere » qui signifie « serrer » ; et, dans le verbe « obliger » résonne le verbe latin « ligare », c'est-à-dire « lier ». Cependant, si l'obligation et la contrainte s'opposent toutes deux à notre inclination spontanée, les deux notions ne sont pourtant pas synonymes. C'est que l'obligation et la contrainte ne sont pas du même ordre : à parler rigoureusement, seule la contrainte peut être PHYSIQUE (une force supérieure à la mienne me contraint à la soumission), alors que l'obligation est d'ordre JURIDIQUE (c'est un « lien de droit » disait-on à Rome) ou MORAL. Par exemple, un panneau « Stop » signale à l'automobiliste qu'il doit obligatoirement s'arrêter, tout en lui laissant la possibilité physique de foncer droit devant lui, au risque de causer un accident et d'encourir une sanction légale ; lorsque, en revanche, la barrière d'un passage à niveau est baissée, les conducteurs sont matériellement contraints de s'arrêter : la « peur du gendarme » OBLIGE (et elle m'oblige en mon âme et conscience, quand bien même personne ne me voit frauder, car je sais que ce à quoi je suis obligé est fondé en raison, et est juste) alors que le « gendarme couché » contraint, quand bien même je ne comprends pas du tout en quoi l'ordre de m'arrêter devant