Oeuvres littéraires
"E come i gru van cantando lor lai,
Facendo in aer di se lunga riga ;
Cosi vid' io venir traendo guai
Ombre portate d'alla detta briga."
Dante.
"Et comme les grues qui font dans l'air de longues files vont chantant leut plainte, ainsi je vis venir traînant des gémissements les ombres emportées par cette tempête."
Murs, ville,
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise ;
Tout dort.
Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit.
La voix plus haute
Semble un grelot. -
D'un nain qui saute
C'est le galop ;
Il fuit, s'élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d'un flot.
La rumeur approche ;
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit ; -
Comme un bruit de foule,
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s'écroule,
Et tantôt grandit.
Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns ! ... Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond !
Déjà s'éteint ma lampe ;
Et l'ombre de la rampe,
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu'au plafond.
C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant.
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau, lourd et rapide,
Volant dans l'espace vide,
Semble un nuage livide ;
Qui porte un éclair au flanc.
Ils sont tout près ! - Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit