"On ne comprend pas la république sans le suffrage universel" gambetta
Introduction
C’est en mars 1873 que Léon Gambetta prononce devant l’Assemblée nationale le discours dont est extraite cette citation. Dans le contexte des débuts encore hésitants de la 3ème République, il s’oppose ici à l’instauration d’une deuxième chambre (dont il deviendra par la suite un fervent défenseur : le Sénat, « Grand Conseil des communes françaises »).
Gambetta : avocat, il se fait connaître en 1868 comme opposant au régime impérial en défendant Charles Delescluze, un journaliste républicain inculpé d’avoir ouvert une souscription publique dans son journal afin d’ériger un monument à la mémoire de Jean-Baptiste Baudin. Le procès est perdu, mais en quelques mois, Gambetta est devenu le nouvel orateur de la gauche républicaine. Il est le « commis voyageur de la République ».Ainsi il proclame la chute du Second Empire le 4 septembre 1870, et devient Ministre de la Guerre du gouvernement de la défense nationale. Il a été, d’après François Furet, l'homme politique central, « après Thiers qui lui a ouvert la route, et avant Jules Ferry qui parachèvera ce qu'il a commencé».
Dans ce discours il met en avant deux termes que l’on considère aujourd’hui comme indissociables. C’est d’ailleurs ce qu’il dit également: « Parce qu’on ne comprend pas la démocratie, parce qu’on ne comprend pas la République sans le suffrage universel : ce sont deux termes indivisiblement liés l’un à l’autre, et livrer le suffrage universel, c’est livrer la République ».
Le suffrage universel, c’est celui qui est instauré en 1848 pour tous les hommes de plus de 21 ans.
La République est une forme de régime politique dont la définition va se modifier pendant la 2ème moitié du XIXème siècle, pour devenir enfin celle que nous connaissons aujourd’hui. Associée aux notions de démocratie politique et sociale, de souveraineté du peuple, elle va évoluer vers des aspirations de plus en plus