one direction
Modifié le 13-10-2012 à 21h29
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Par Gabriel Segré
Sociologue
LE PLUS. C’était l’hystérie ce jeudi à Paris alors que le groupe One Direction était de passage. Tout ça pour de jeunes chanteurs mignons et lookés. Ça vous rappelle les années 1990 ? C’est pourtant 2012, où les adolescentes se passionnent pour des groupes de garçons. Comment expliquer ce phénomène ? Décryptage avec Gabriel Segré, sociologue et maître de conférences à Paris-X.
Édité par Louise Pothier Auteur parrainé par Amandine Schmitt Les membres du groupe One Direction à Londres, le 7 octobre 2012 (Rex Features/Sipa)
12 millions d’albums vendus, trois livres, un calendrier, 10 millions de fans sur Facebook, 7 millions de followers sur Twitter : le groupe One Direction fait un tabac auprès des ados et pré-ados. Et les fans ne manquent pas non plus pour Union J ou Little Mix qui connaissent un succès tout aussi fulgurant. Pas de doute, les boys bands sont de retour. Il y a plusieurs explications à ce phénomène. Elles sont, pour l’essentiel d’ordre économique et sociologique.
On peut, avec Edgar Morin, voir dans le succès de ces boys bands la marque d’une industrie culturelle qui sait être efficace, a de l’expérience dans le domaine de la production de célébrités, et applique une recette qui a depuis longtemps fait ses preuves. Les boys bands, comme les stars, sont des marchandises propres aux sociétés capitalistes. Morin a démontré l’ensemble des étapes de la chaîne de production de ces marchandises particulières dans son analyse du star system. Celui-ci, selon les termes du sociologue, rationalise, standardise, élimine, trie, assemble, façonne, enjolive, en un mot starifie.
Le produit manufacturé – ici le quatuor ou le quintet de jeunes éphèbes – subit les derniers essais, est rodé puis lancé sur le marché du disque. On voit aujourd’hui ce travail se faire, via la