ooooollloooolll
Tu m'es resté fidèle où tant d'autres m'ont fui.
Le bonheur m'a prêté plus d'un lien fragile ;
Mais c'est l'adversité qui m'a fait un ami.
C'est ainsi que les fleurs sur les coteaux fertiles
Etalent au soleil leur vulgaire trésor ;
Mais c'est au sein des nuits, sous des rochers stériles,
Que fouille le mineur qui cherche un rayon d'or.
C'est ainsi que les mers calmes et sans orages
Peuvent d'un flot d'azur bercer le voyageur ;
Mais c'est le vent du nord, c'est le vent des naufrages
Qui jette sur la rive une perle au pêcheur.
Maintenant Dieu me garde ! Où vais-je ? Eh ! que m'importe ?
Quels que soient mes destins, je dis comme Byron :
"L'Océan peut gronder, il faudra qu'il me porte."
Si mon coursier s'abat, j'y mettrai l'éperon.
Mais du moins j'aurai pu, frère, quoi qu'il m'arrive,
De mon cachet de deuil sceller notre amitié,
Et, que demain je meure ou que demain je vive,
Pendant que mon coeur bat, t'en donner la moitié.
Alfred de Musset est un poète et un dramaturge français de la période romantique, né le 11 décembre 1810 à Paris, où il est mort le 2 mai 1857.
Lycéen brillant, le futur poète reçoit un grand nombre de récompenses dont le prix d'honneur au Collège Henri IV en 1827 et le deuxième prix d'honneur au concours général la même année. Il s’intéresse entre autres au Droit et à la Médecine. Alfred de Musset abandonne vite ses études supérieures pour se consacrer à la littérature à partir de 1828-1829. Dès l'âge de 17 ans, il fréquente les poètes du Cénacle de Charles Nodier et publie en 1829, à 19 ans, Contes d'Espagne et d'Italie, son premier recueil poétique qui révèle son talent brillant.Dépressif et alcoolique, au-delà de 30 ans, il écrit de moins en moins ; on peut cependant relever les poèmes
Tristesse, Une soirée perdue (1840), Souvenir en 1845 et diverses nouvelles (Histoire d'un merle blanc, 1842).