Optimisme voltaire
Le mot est pris ici dans son sens concret (« le fait d’envisager les choses, l’avenir, de manière positive ») et non au sens philosophique.
De nature, Voltaire était gai. « Je mourrai, si je puis, en riant », écrit-il. Ou encore : »Un Français qui n’est pas gai est un homme hors de son élément ». Il aimait les jeux de mots et signait ses lettres de sobriquets comme : »Le Vieux malingre ... » etc. Il aime l’humour sous toutes ses formes. Par exemple, il donne des noms grotesques à ses personnages ou à certains lieux, comme Thunder ten Tronckh, ou Vanderdendur, ou le nom du gouverneur de Buenos-Ayres (début du chap. XIII).
Par tempérament et par opposition aux moralistes austères de son temps, Voltaire est plutôt optimiste au début de sa carrière. Il aime la vie, il a le goût des voyages, de l’activité. Il aime brasser des affaires. Les paroles de Cacambo, au chap. XIV expriment bien cette conception de la vie : « C’est un très grand plaisir de voir et de faire des choses nouvelles ». Comme Candide, il est sensible, nerveux, facilement bouleversé par ses émotions. Face à ses amis, Voltaire est généreux et indulgent : il leur passe tout et il est facilement dupé. On reconnaît, dans l’histoire de Candide, cette fidélité sans failles aux amis, quelles que soient leurs erreurs. Face aux hommes, Voltaire est plutôt optimiste, quoiqu’avec lucidité et exigence ... Il écrit : « Mon Dieu, protégez-moi de mes amis ; mes ennemis, je m’en charge. »
Mais Voltaire a vieilli et mûri. Les épreuves de la vie le rendent finalement pessimiste : 1. pénible expérience du courtisan : sa faveur à la cour de Louis XV est variable. 2. Il est emprisonné puis exilé pour avoir adressé des paroles insolentes au chevalier de Rohan. 3. en 1748, il découvre la trahison de sa maîtresse, Emilie du Châtelet. Sa mort le laissera désemparé. 4. de 1750 à 52, il séjourne à la cour du roi de Prusse, Frédéric II. Mais il découvre