Oral algérie
La Kabylie, région particulièrement pauvre est le principal réservoir de candidats à l’émigration. Un véritable projet migratoire est élaboré collectivement par la famille ou l’assemblée du village (djema’a). Hommes seuls en métropole mais pas célibataires, ils sont bien souvent mariés par leurs familles avant leur départ, comme une façon de s’assurer leur retour au village. Leur salaire ne leur permet que de survivre en métropole, les sommes durement épargnées devant assurer la subsistance de leurs familles. Ces hommes jeunes et actifs sont désignés pour partir pour une durée prédéterminée, le plus souvent quelques mois, d’où la fréquence des rotations entres départements métropolitains et algériens (en moyenne tous les deux ans). Une fois de retour, ils sont bien souvent relayés par d’autres jeunes hommes de leur village qui les remplacent dans leur logement et même sur leur poste de travail. Les travailleurs migrants d’Algérie composent un véritable noyau communautaire en métropole. Les hommes, sur la base de la famille élargie, du village ou de la région d’origine, se retrouvent et mettent en place un réseau de solidarité et de sociabilité facilitant l’accès à un toit, à un travail, les nouvelles du pays, le maintien de traditions culturelles ou religieuses.
ès 1921, plus de 35 000 "sujets" algériens sont recensés en France, leur nombre atteint plus de 85 000 en 1936, avant de redescendre à 72 000 à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
Au sens strict, on ne parle pas d’immigration puisque les Algériens ont la nationalité française et ne sont donc pas des étrangers, tout en ne bénéficiant pas des droits des