Oral bac
lecture analytique rédigée, pour exemple er reprise du travail de vendredi
Médée, personnage éponyme de l’œuvre de Corneille, est mise en scène par la troupe du Marais en 1635. Cette pièce est une reprise du mythe, et Corneille reconnait qu’il a été très sensible à la version de Sénèque dans sa réécriture. Notre passage présente la première apparition de Médée, acte I scène 4. Nous avons appris dans l’exposition que Jason la quittait pour Créuse, afin d’épouser la fille du roi et d’ « accommoder [sa] flamme au bien de [ses]affaires ». Nous attendons ainsi de voir la réaction de la femme bafouée, reniée, qui va exposer son état d’esprit dans ce monologue. Nous nous demanderons comment ici Corneille met en scène une femme ivre de vengeance qui semble prête au pire des meurtres pour punir Jason. Pour cela, nous verrons que le monologue se déroule en trois temps : d’abord, Médée réalise l’impensable : la trahison de Jason à qui elle a tout donné. Puis, Médée explose et menace Jason, avant d’immoler l’aide son grand-père, Soleil, afin de trouver les moyens de laver cet affront.
Dans un premier temps, on sent que Médée prend conscience de tout ce qui se passe : elle revoit tout l’historique de son parcours avec Jason : elle part du présent « Jason me répudie ! » : par cette phrase exclamative, elle montre toute l’émotion, qui peut-être de l’incrédulité mêlée de désespoir, voire de colère, face à cette menace d’exil qui la frappe. Son incompréhension est soulignée par l’emploi du conditionnel passé « qui l’aurait pu croire » qui renvoie plus à un irréel qu’à une hypothèse. On en déduit que Médée a été prise de cours, qu’elle n’a pas vu venir cette trahison de son mari. On sent alors son besoin de comprendre et l’accumulation de questions rhétoriques sert cette analyse du parcours de l’homme qu’elle aime : elle concède que la flamme de Jason pour elle a pu s’éteindre, mais se révolte de ses