Oral liaison dangeureuse
Introduction
Chef d'oeuvre du romain épistolaire (roman par envoi de lettre) publié en 1782, les liaisons dangeureuses, de Laclos soulevèrent à la fois le scandale et la fascination. Cette œuvre décline intelligemment toutes les figures de la perversité amoureuse en mêlant cruauté et subtilité autour de deux grands libertin : la Marquise de Merteuil et du Vicomte de Valmont, à la fois complices et rivaux. Leur première entreprise de corruption consiste à pervertir Cécile de Volanges, une jeune ingénue à peine sortie du couvent, avant son mariage avec un ancien amant de Marquise, Gercourt dont elle souhaite se venger. Cependant, Le Vicomte a aussi décidé de séduire la très vertueuse présidente de Tourvel et les résistances de celle-ci sont un véritable défi pour lui. Valmont se prend de passion pour cette femme ce qui provoque la jalousie de sa complice qui lui rappelle les principes du libertinage dans la lettre 141, en rédigeant elle-même une lettre de rupture qu'elle compte bien faire adresser à la présidente par Valmont.
Quels visages de la perversité offre cette lettre?
Afin de répondre à la question, nous montrerons que la perversité de Merteuil prend deux visages; le machiavélisme et la cruauté.
Le machiavélisme de la Marquise.
Dans ce premier temps, nous nous intéressons au machiavélisme de la Marquise. Pour rappeler le Vicomte à l'ordre, la marquise use d'une double mise en abyme. En effet, tout d'abord, nous remarquons l'insertion d'un apologue. Les articles indéfinis (cet, un, une), les termes génériques (homme et femme) ainsi que les périphrases nous indique que les protagonistes sont appriori anonyme, évidemment pour ne pas effrayer Valmont. Cependant, cette prétendue portée générale ne doit pas masquer les véritables protagonistes. En effet, à travers la comparaison «comme vous» nous comprenons que l'Homme est en fin de compte, Vicomte. Par déduction, nous savons que la femme est Tourvel et son amie qui veut