Ordonnances de réformation et ordonnances de codification
Introduction
Réforme ou réformation : ce mot va être utilisé dans la période 1250-1350. Il vient du latin reformare qui veut dire « rendre à sa première forme » : restituer dans la forme initiale; restaurer, remettre en état. Mais il y a remise en état, il peut y a a correction et amélioration. Sémantique très riche; terme porteur d'un vrai projet. La réformation renvoie d'abord à l'enquête pour redresser et améliorer. Il acquiert du temps de Saint Louis et de Philippe le Bel un grand succès.
La réforme ou réformation est classiquement l'un des thèmes majeurs de l'historiographie non seulement religieuse mais aussi politique sur le Saint Empire germanique à la fin du Moyen Age.
Mot d'époque, la réforme est un sujet traité par de nombreux contemporains qui estimaient que la réforme de l'Eglise et celle de l'Empire devaient être entreprises et menées à bonne fin conjointement et complémentairement. Jean-Pierre Cuvillier par exemple : « Enjeu global, la réforme qui concernait la société chrétienne toute entière, en raison de cette ambiguïté dont l'Eglise la première entourait ce concept (société des fidèles = Etat chrétien légitime) fut une réformation précédée de réformes, tout comme le mouvement qui se structura au XVIe siècle devint un protestantisme auquel des protestations avaient frayé la voie ».
A la fin du Moyen Age, les mots réformer, réformation issus d'une très longue histoire avec une connotation résolument morale et religieuse, comportent un double sens : celui de restauration, de rétablissement dans la forme primitive, ou antérieure, considérée comme idéale parce que d'origine. La reformatio =/= deformitas celui de changement en mieux, d'amélioration, dans la mesure où les circonstances nécessitent cette adaptation. L'ordonnance de Saint Louis en 1254 dit déjà : « Ad statum regni reformandum in melius » ce qui se traduit par : « enfourmer l'estat de nostre royaume en mieux ». Par