Ordre public et droits de l'homme
Publié lejanvier 4, 2012
Human Rights Watch :
Réagissant aux mouvements pro-démocratie du Printemps arabe et à des manifestations en faveur de réformes au Maroc, le roi Mohammed VI a proposé en juin des amendements constitutionnels contenant d’importantes garanties en matière de droits humains, mais peu de limites véritables à ses propres pouvoirs en tant que souverain. L’électorat a approuvé ces amendements en juillet.
La nouvelle constitution reconnaît l’amazigh, l’idiome des Berbères, comme langue officielle et interdit la torture et les traitements inhumains et dégradants; la détention arbitraire; et les disparitions forcées. Elle exige également que toute personne arrêtée soit informée « immédiatement » des raisons de cette interpellation et jouisse de la présomption d’innocence et du droit à un procès équitable. Toutefois, au moment de la rédaction de ce rapport, ces amendements n’avaient pas encore eu l’effet d’améliorer le bilan décidément mitigé du Maroc en matière de droits humains.
Libertés de rassemblement, d’association et d’expression
Inspirés par les mouvements populaires de protestation dans d’autres pays de la région, les Marocains ont commencé à défiler dans les rues le 20 février pour exiger des réformes politiques de grande ampleur. Ces manifestations—généralement menées par un groupe jeune et peu structuré, le Mouvement du 20 février pour le changement, et soutenues par d’autres forces politiques et de la société civile, parmi lesquelles le puissant mouvement islamiste Justice et Spiritualité—ont parfois rassemblé plus de 10.000 personnes et ont eu lieu simultanément dans plusieurs villes. La police a toléré certaines de ces manifestations, mais a parfois attaqué et violemment battu les protestataires. Certaines des violences policières les plus graves ont été commises lors de manifestations pacifiques à Casablanca, à Kénitra et à Rabat, la capitale, lors