Organisation du pouvoir politique
Régimes politiques selon la légitimité
Pour s'exercer sans rencontrer d'opposition, le pouvoir politique s'est toujours attaché à justifier de sa légitimité. Celle-ci peut reposer sur : la tradition et l'hérédité, cas des régimes traditionnels, des monarchies et de systèmes aristocratiques ; la volonté divine, cas des théocraties mais aussi de la monarchie de droit divin ; l'expression du droit des peuples et des individus (souveraineté populaire) ; c'est le cas des démocraties mais aussi de régimes autoritaires mais se réclamant de la volonté populaire (certains régimes fascistes) ; le mérite et la qualité des dirigeants. C'est la théorie induite par les régimes gouvernés par les « sages » (cas de certains pouvoirs locaux ou tribaux), d'oligarchie bourgeois (suffrage censitaire) ou techniciens ; le souci d'efficacité de l'action politique, officiellement pour le bien du peuple même si celui-ci n'est — temporairement ou de façon permanente — pas jugé apte à exercer le pouvoir. Ce sont les régimes inspirés du positivisme, les technocraties ; le hasard (stochocratie).
Historiquement, il semble que dans un certain nombre de premières civilisations, le pouvoir politique n'apparaît pas distinct du pouvoir religieux (voir par exemple la Politique dans l'Égypte antique). La confusion du pouvoir politique et religieux, ou la soumission du pouvoir politique au religieux, ou la très grande proximité des deux, s'appelle théocratie.
Dans L'état social de la France, Jean-François Chantaraud indique qu'à l'affaissement de la légitimité des dirigeants, mesurée par l'augmentation de l'abstention aux élections politiques et sociales, et produite par la visibilité de leur impuissance sur les grands enjeux comme la dette publique, l'emploi, le climat ou encore la biodiversité, correspond l'émergence d'une nouvelle forme de système politique qu'il nomme la sémiocratie. D'après lui, la nécessité de clarifier la lisibilité des décisions dans une