Organisation économique d'un pays à économie dominée: le cas du bénin
« Ce que l'homme perd par le contrat social, c'est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre ; ce qu'il gagne, c'est la liberté civile et la propriété de tout ce qu'il possède. Pour ne pas se tromper dans ces compensations, il faut bien distinguer la liberté naturelle qui n'a pour bornes que les forces de l'individu, de la liberté civile qui est limitée par la volonté générale, et la possession qui n'est que l'effet de la force ou le droit du premier occupant, de la propriété qui ne peut être fondée que sur un titre positif... On pourrait sur ce qui précède ajouter à l'acquis de l'état civil la liberté morale, qui seule rend l'homme vraiment maître de lui; car l'impulsion du seul appétit est esclavage, et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. »
Introduction Rien de plus naturel que le sentiment selon lequel le principal obstacle au déploiement de la liberté humaine est la présence des lois que lui impose son existence sociale. Le rêve d'un état « primitif » où l'homme, ramené à son innocence première, ne serait soumis qu'à la nature même, ce rêve est bien puissant. Rousseau semble ici entreprendre de nous ramener vigoureusement sur terre. Il oppose terme à terme état de nature et état civil, liberté naturelle et liberté civile, définit leurs limites respectives, force et loi, et nous invite en particulier à réfléchir sur la distinction entre propriété et possession. Pour finir, il ajoute au crédit de l'état civil la conquête de la « liberté morale ». Ce texte dense n'est pas sans obscurité. Rousseau nous laisse le soin, à la lumière de ces oppositions, d'établir nous-mêmes en quoi l'état civil représente un progrès, en termes de liberté, par rapport à l'état de nature. Il nous faudra le préciser. L'idée même de « liberté morale » n'est pas sans difficulté, comme la question de savoir en quoi l'état civil la favorise ; et enfin, comment