Oscar wilde
Ce serait même plutôt l’inverse. Oscar Wilde, par exemple, montre que non seulement l’art n’imite pas la nature mais que ce serait plutôt la nature qui imiterait l’art !
Comment est-ce possible ? Selon lui, notre vision de la nature est façonnée par notre culture. Ainsi une belle femme n’est pas seulement une femme plaisante, attirante ou jolie. Aux yeux de certains elle peut être un Botticelli incarné, un Rubens ou un Rodin. Pour Wilde, l’artiste ne reproduit pas le réel, il nous le dévoile. Ce qu’un artiste exprime dans son oeuvre est plus révélateur que la réalité toute crue. Car c’est par l’intermédiaire de l’esprit que le réel signifie quelque chose. Sans notre esprit, la nature resterait muette, nous dit Oscar Wilde.
Bien, mais pour ça, il faut tout de même apprendre à regarder ! Or percevoir la beauté ou le sens d’une chose, c’est le fruit d’un apprentissage.
Imaginons par exemple que je suis un familier des musées et que, un soir, je regarde un coucher de soleil : c’est parce que des peintres (comme Turner ou d’autres) m’ont montré toutes ses nuances que je peux saisir plus intensément sa beauté. Elle frappe mon oeil parce qu’elle a auparavant frappé mon esprit à travers un tableau. Et si la nature imite l’art, au moins à nos yeux… c’est parce que notre façon de la voir reflète ce que l’art a su nous montrer.
Donc, vous l’avez compris, « L’art imite la nature », c’est vite dit ! Il n’y a pas d’abord le réel et ensuite l’art, qui viendrait le représenter.
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