Otan
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe de l'Est et l'Europe de l'Ouest se trouvent séparées par les divisions idéologiques et politiques de la Guerre froide. Confrontés, entre 1945 et 1949, à l'urgence de la reconstruction économique, les pays d'Europe occidentale et leurs alliés d'Amérique du Nord qui, conformément aux engagements pris pendant la guerre, avaient réduit leurs effectifs militaires, constataient avec une préoccupation croissante que l'Union soviétique entendait préserver toute la puissance de ses forces armées.
Une organisation née de la Guerre froide
De 1947 à 1949, une série d'événements politiques spectaculaires précipite les choses. Il y a notamment les menaces directes ou indirectes visant la souveraineté de la Norvège, de la Grèce, de la Turquie, le coup d'Etat de juin 1948 en Tchécoslovaquie et le blocus de Berlin en avril de la même année.
Le 17 mars 1948, la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Royaume-Uni signent le Traité de Bruxelles ou Traité de collaboration économique, sociale et culturelle et de légitime défense collective, instituant un système d'assistance mutuelle automatique en cas d'agression armée en Europe. Les puissances signataires du Traité de Bruxelles invitent le Danemark, l'Islande, l'Italie, la Norvège et le Portugal à participer à ce processus.
Peu après, Canadiens, Britanniques et Américains entament, à Washington, des pourparlers sur un traité "de défense collective pour la zone de l'Atlantique Nord". En juin 1948, le Sénat américain vote la résolution Vandenberg (du nom de son auteur, président de la commission des affaires étrangères). Celle-ci préconise le soutien des États-Unis aux accords "régionaux et collectifs de légitime défense" et leur association "selon le processus constitutionnel, avec ceux de ces accords [...] fondés sur une auto-assistance et sur une aide mutuelle permanentes [...] dans la mesure où ils affectent la sécurité nationale des