→ Les philosophes grecs pensent que le passé et le futur sont les deux maux qui pèsent sur la vie humaine, les deux foyers de toutes les angoisses qui viennent gâter la seule et unique dimension de l'existence qui vaille la peine d'être vécue – tout simplement parce qu'elle est la seule réelle – celle de l'instant présent : le passé n'est plus et le futur n'est pas encore, se plaisent ils à souligner. Dans cet ordre, à travers les différents courants, les philosophes grecs cherchent pour l'homme, « racine du ciel », une sagesse qui soit en conformité avec la conception déterminée d’un « tout » ordonné et divin, qu’il s’agisse de l’art de persuader par la rhétorique brillante mais trompeuse du sophisme, du monde platonicien de la recherche de la vérité qui lui répondra, du monde harmonieusement hiérarchisé d’Aristote, de l’aléa desépicuriens, de l’ataraxie par la méditation des stoïciens. Ces derniers pratiquent une philosophie qui se prolongera sur 3 siècles, dite du Portique (« stoa » en grec), dont le principe phare est qu’il y a des choses qui ne dépendent pas de nous et d’autres si. Il nous appartient d’identifier ces dernières afin d’agir et jouer notre rôle sur terre non mus par nos passions, mais avec raison et pragmatisme.
On entrera en philosophie grecque comme on entre en religion, par une conversion qui provoque un changement total d’existence. Le philosophe grec est donc moins un professeur qu’un directeur spirituel : il exhorte à la conversion, puis il dirige les nouveaux convertis, souvent de jeunes adultes, à travers une méthode de formation s’adressant à l’âme toute entière.
Ces écoles ont fixé pour longtemps les grands domaines de l’interrogation philosophique :
Quels principes régissent la nature, quelles sont l’origine, la finalité et l’essence de toute chose (objet de la métaphysique) ?
Comment l’homme doit-il vivre dans sa vie personnelle et avec les autres (objet de l’éthique et de la politique) ?
Quelles sont les règles d’une pensée