Ovide, Les Métamorphoses (Livres X, XI, XII)

La gens Julia dont Caius Julius Caesar fait partie, traça son origine généalogique de Iule, fils d’Enée, lui-même fils du mortel Anchise et de la déesse Aphrodite (Vénus). Cette lignée met en lumière le thème de la famille comme dynastie en lien avec la mythologie, du fait que cette gens descend d’une union entre un humain et une divinité. Nous observerons cette idée au travers des Métamorphoses d’Ovide, long poème épique latin comprenant XV livres écrits en hexamètres dactylique, et décrivant la naissance et l’histoire du monde gréco-romain jusqu’à l’époque de l’empereur Auguste, dont la volonté est de sceller la continuité dynastique entre les fondateurs de Rome et la famille impériale. Dans quelle mesure le thème de l’amour, la figure du pater familias et de la puella permettent-ils d’aborder la question de la famille comme lignée, en lien avec la mythologie ? Pour cette étude, nous nous focaliserons sur les livres X, XI et XII afin d’évoquer dans un premier temps la figure du père, puis le rôle de la puella et enfin, la famille en tant qu’elle se raccroche à la mythologie.

I – La figure du pater familias
A) Son rôle
Le pater détient la patria potestas (puissance paternelle) sur sa femme, ses enfants et ses esclaves. Cette potestas était de vie ou de mort mais ici nous observerons plus particulièrement le rôle du pater sur sa fille, la puella et sa fonction afin de faire perdurer sa lignée, son nom. De ce fait, le pater a le pouvoir de refuser l’adultère, et est le seul à pouvoir décider d’un avortement car dans ce cas, il prive la gens d’un héritier.
B) Pouvoir du père sur ses enfants
LIVRE XI – Pélée et Céyx : Pélée, mari et père comblé est coupable de fratricide, il a tué son frère Phocus. Il est corollairement condamné à l’exil par son père et trouve refuge sur les terres de Ceyx, fils de