Paradoxe 1 Fili Re Bois
Sujette à de fortes ponctions au Moyen-Âge et jusqu’au milieu du 19ème siècle, la forêt française croît continuellement depuis un siècle (+ 20% entre 1975 et 2007, +40 000 ha / an de nos jours[ii]). Avec une surface forestière couvrant près d’un tiers du territoire soit plus de 16 millions d’hectares, la France dispose aujourd’hui de la quatrième surface forestière d’Europe, derrière la Suède, la Finlande, l’Espagne[iii].
Pourtant les différents produits issus de l’industrie du bois connaissent une stagnation depuis les années 1990 (voir graphe ci-dessous). Cet essoufflement a été accentué ces dernières années par la crise de 2008 qui a particulièrement impacté certains des débouchés traditionnels de la filière (construction, emballage)
Les scieries françaises sont particulièrement touchées: depuis 2009, la production annuelle de sciages en France est redescendue sous son niveau de 1975. Dans le même temps, les grands producteurs de l’OCDE (Amérique et Europe du Nord) maintiennent des niveaux de production très supérieurs : la production de sciages en Europe du Nord a doublé depuis 1975. Même la production française de bois de chauffage stagne, malgré l’engouement récent pour cette ressource « durable » (cf paradoxe 4).
L’apathie de la filière bois a été constatée dans de nombreux rapports commandés depuis 30 ans par les gouvernements successifs (récemment, rapports Puech en 2009 et Caullet – Attali en 2013). Pour autant, la timide politique industrielle de la France dans ce domaine n’a pas encore permis de dynamiser la filière bois du pays et valoriser le potentiel inexploité de ses forêts.
L’enjeu est de taille : rattrapant progressivement son niveau de 2007, la consommation mondiale de bois devrait continuer d’augmenter sur le long terme, soutenue par la croissance économique des pays