Paradoxe de l'inimitié amicale dans jacques le fatalist
- Diderot : « l’histoire du capitaine de Jacques » Jacques le Fataliste, éd. Pléiade p 710 à 720
« Mon cher maître , la vie se passe en quiproquos […] ce n’est pas trop la qualité des maîtres envers leurs valets ».
- Helvétius : chap. XIV, « De l’Amitié », De l’Esprit, éd. Fayard, p 314 à 323.
INTRODUCTION :
Jacques le Fataliste est un roman construit sous la forme d’un dialogue entre le héros éponyme, Jacques, et son maître. Ils vont « quelque part ». Rien ne nous sera dit sur leur point de départ ni sur leur destination, ils voyagent. Et durant ces 9 jours de trajet, Jacques meuble le temps en racontant l’histoire de ses amours. Mais le dialogue, et c’est ce qui faitt sa spécificité, ne cesse d’être interrompu par divers évènements, péripéties et de digressions de Jacques ou encore interventions explicites de l’auteur.
Þ discours où règne l’imprévu, un mélange de niveaux narratifs et une certaine indétermination de sens. Contexte du passage : ( p 703) Jacques et son maître rencontrent un char drapé de noir, càd de deuil. Le héros croit reconnaître les armes de son ancien capitaine d’infanterie. Le maître interroge par la suite Jacques sur une phrase prononcée par 1 des serviteurs : ( p 703 et 706) : « Je rêvais à ce qu’un des domestiques noirs qui suivait le char funèbre te disait, que ton capitaine avait été privé, par la mort de son ami, du plaisir de se battre au moins une fois la semaine. As-tu compris quelque chose à cela ? » Alors Jacques commence l’histoire se son capitaine : c’est celle d’une amitié extraordinaire entre « 2 officiers à peu près égaux d’âge de naissance, de service et de mérite ». Leur seule différence: le capitaine de Jacques était riche et l’autre pas. Et comme l’explique Jacques : « cette conformité devait produire ou la sympathie ou l’antipathie la plus forte : elle produisit l’une et l’autre ».
Þ Cette histoire d’amitié paraît bien paradoxale. Le « et » est ici