Paris avant et après haussmann
» A vous de juger sur ces images
Il y a des anniversaires qui fâchent. C'est assurément le cas de celui du baron Haussmann. Né le 27 mars 1809, il n'aura pas eu droit pour son bicentenaire au moindre cadeau, pas même à la plus petite commémoration de la part de la Mairie de Paris, alors qu'il est unanimement considéré, pour le meilleur ou pour le pire, comme le père de la capitale dans sa forme actuelle. Il faut dire que Haussmann n'a jamais cessé d'alimenter la polémique. Aujourd'hui encore, les avis sont plus que partagés dès qu'on évoque son œuvre. Pour les urbanistes, son bilan est positif car Haussmann a permis à la vieille cité bâtie sur les rives de la Seine d'entrer dans l'ère moderne. A l'inverse, pour les amoureux des vieilles pierres, le préfet de Napoléon III fut un vandale, qui saccagea sans états d'âme une ville qui n'avait pas subi de grands bouleversements depuis le Moyen Age.
Mais pourquoi cet homme déclenche-t-il aujourd'hui encore tant de passions contradictoires ? Etait-il cet implacable préfet à la botte du pouvoir que ses détracteurs ont décrit ? Ou le démiurge qui a enfanté le Paris moderne ? Une chose est certaine : ce fonctionnaire d'un type nouveau, au carrefour des mondes politique, économique et administratif, sera l'instrument idéal pour un régime, le second Empire, qui veut moderniser l'image de Paris et imposer un style qui se démarque de celui de ses prédécesseurs. Pourtant, comme l'explique Nicolas Chaudun, auteur d'un passionnant essai sur la vie et l'œuvre du préfet de la Seine *, «lorsqu'il arrive au pouvoir, en 1853, la plupart des grands travaux parisiens ont déjà commencé: le boulevard de Strasbourg est achevé. Le quartier des Halles a été remanié par Baltard et les premiers pavillons de fer installés. La rue Rambuteau a été percée...»
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