Partant de se qu'il y a de plus intime en lui, le poète exprime pourtant une expérience universelle
1999 mots
8 pages
«Quelle que soit l’intensité de sa souffrance ou de sa joie, un poète en les exprimant vous fera peut-être mieux sentir les vôtres… ». Ce mot du grand Pierre Reverdy pourrait sans nul doute constituer l’épigraphe de ce devoir… Car nous nous efforcerons bien, tout d’abord, de montrer que le poète traduit son ressenti personnel, sa propre vision du monde ; puis nous tenterons d’expliquer une liaison possible de l’ « intimité » et de l’ « universalité », propre au registre poétique - ce « registre » est grammaticalement correct, la poésie ne constitue-t-elle pas toutefois, non pas un genre littéraire proprement dit, mais effectivement une toute nouvelle façon de penser, de s’exprimer, de se mouvoir, d’agir : d’écrire, aboutissement de l’existence. Nous connaitrions de facto un monde au sein duquel tout est poésie, au sein duquel celle-ci outrepasse de surcroît la stricte production littéraire, créant ainsi un courant philosophique… Cette échappatoire permet-elle cependant la diffusion de la pensée, de l’émotion à l’Humanité tout entière ? Etudions cela dès maintenant. La poésie est un véritable outil didactique permettant d’exprimer simplement sa pensée, avec transparence, offrant une dimension aux possibilités multiples : tout individu peut retranscrire par écrit - et donc laisser une trace dans le patrimoine littéraire de notre monde éphémère - un malaise, un mal-être - nous verrons l’exemple significatif des poètes « maudits » -, une joie, une victoire dans ou bien sur la vie. Nous pouvons alors constater l’intimité de ce type d’écrit que nous retrouvons aisément dans l’œuvre d’Alphonse de Lamartine, d’Alfred de Vigny, de Victor Hugo, d’Alfred de Musset ou bien encore d’Arthur Rimbaud. « L’Isolement », in Méditations poétiques, traduit l’état de solitude ardemment désiré par le poète après le trépas de son aimée Mme Julie Charles, Elvire, mais également l’« isolement » physique d’Alphonse réfugié à Milly au domicile de son père. Lamartine décrit son profond