Parti communiste francais
Il s'en est fallu de peu que Maurice Thorez ne fut aussi écarté comme Barbé et Célor, mais c'est lui que Manouïlsky installe à la tête du Parti, au congrès de Paris en 1932. Duclos et Frachon comptent parmi les 10 autres membres du bureau politique. Si on fait le bilan des 12 premières années d'existence du Parti, les résultats ne sont guère époustouflants sur le plan électoral, ou du nombre d'adhérents, mais d'un point de vue léniniste, la réussite est incontestable : l'ensemble hétéroclite d'anarcho-syndicalistes, nébuleuse de divers courants révolutionnaires s'est métamorphosé en un authentique parti bolchevique. L'équipe dirigeante, jeune, issue de la classe ouvrière, est formée de révolutionnaires professionnels, bénéficiant d'une solide expérience des affrontements avec la police, de la clandestinité, mais sachant également jouer des moyens légaux, par exemple les mandats de députés pour bénéficier de l'immunité parlementaire. Ces dirigeants sélectionnés avec "clairvoyance" par Manouïlsky, extrêmement brillants au départ, ont reçu en outre une solide formation théorique au gré de leurs passages à Moscou.
Tout s'accomplit selon la doctrine de Lénine : d'abord la construction d'un parti révolutionnaire, ensuite la