A présent, intéressons nous au roman philosophique. Ce genre romanesque a, comme son nom l’indique, pour principal objectif de diffuser des courants idéologiques ou philosophiques. Ainsi, sont souvent utilisées les formes dialogue ou épistolaire, comme les Lettres persanes de Montesquieu, grand philosophe des « Lumières ». Ces lettres, selon l’auteur, seraient issues d’une correspondance entre deux perses qu’il se serait contenté de classer .Le lecteur, séduit par le thème de l’Orient et captivé par l’intrigue riche en péripéties, peut s’intéresser à des problèmes de société tout en se divertissant.
Plus tard, après l’Age d’or du roman-fiction au XIXème siècle, la remise en cause du modernisme et de l'humanisme consécutive aux deux guerres mondiales entraîne un bouleversement du roman. Le grand roman immanent et monumental disparaît au profit de récits plus personnels, plus irréels ou plus formels. Les romanciers sont alors confrontés à une double impossibilité : celle d'un récit objectif d'une part, et celle d'une transmission de l'expérience individuelle d'autre part. C'est entre ces deux limites que se construit pendant cette période une œuvre romanesque dominée par l'angoisse et l'interrogation, dont Le loup des steppes d’Hermann Hesse fait partie. Il raconte l’histoire de Harry Haller, un homme désabusé qui n’arrive pas à s’intégrer dans une société qui ne lui ressemble pas. L’homme se définit ainsi comme un « loup des steppes », animal solitaire, égaré dans un monde qui lui semble incompréhensible. Sa rencontre avec plusieurs personnages lui permettra de faire face à sa désillusion, notamment grâce à un « voyage » initiatique (thème cher à Hermann Hesse) qui s’achèvera dans un théâtre, « seulement pour les fous » dont « l’entrée coûte la raison ».Il lui permettra de découvrir les différentes facettes de sa personnalité. A travers ce roman, une véritable leçon de vie, presque freudienne,nous est donnée, mais également une remise en cause de l’idéal