Pascal et le progrès scientifique
BOURGOIN Jean-Baptiste
27 D´ecembre 2004
(( Car enfin, si l’homme n’avait jamais ´et´e corrompu, il jouirait dans son innocence et de la v´erit´e et de la f´elicit´e avec assurance. Et si l’homme n’avait jamais ´et´e que corrompu, il n’aurait aucune id´ee ni de la v´erit´e ni de la b´eatitude. Mais malheureux que nous sommes, et plus que s’il n’y avait point de grandeur dans notre condition, nous avons une id´ee du bonheur et ne pouvons y arriver, nous sentons une image de la v´erit´e et ne poss´edons que le mensonge, incapable d’ignorer absolument et de savoir certainement, tant il est manifeste que nous avons ´et´e dans un degr´e de perfection dont nous sommes malheureusement d´echus. ))(laf. 131)
Port-Royal va mal, Louis XIV le compte au nombre de ses ennemis. Pascal vient de mourir. `A tout malheur bonheur `a prendre, il est temps pour les jans´enistes de faire de leur d´efunt ami leur Saint. L’´edition des Pens´ees est prˆete
`a tenir son rˆole b´eatifique : on expurge, on retire, on ajoute, on ordonne. Pascal devient jans´eniste, et on apprend d`es la premi`ere phrase de la pr´eface que dans sa trenti`eme ann´ee (soit environ apr`es la nuit du m´emorial en 1654) le jeune
Pascal abandonne l’´etude des math´ematiques et autres sciences peu catholiques pour la tr`es sainte ´etude des ´ecritures. Etienne P´erier aurait-il oubli´e que le 29 juillet 1654, Pascal faisait un expos´e ´epistolaire `a Fermat sur la r`egle des partis, expos´e qui allait donn´e naissance `a la g´eom´etrie du hasard ? Aurait-il oubli´e les probl`emes sur la cyclo¨ıde propos´es anonymement par Pascal en 1658 dont les r´eponses donneront naissance au calcul int´egral ?
La seule chose qui arrˆetera Pascal dans l’´etude scientifique c’est la maladie.
Pourtant en lisant le c´el`ebre fragment dit des deux infinis (laf. 199 ), nous pouvons nous demander comment cet homme pouvait encore consacrer des forces
`a cette ´etude. Que nous