Paul eluard
Gala et la naissance du surréalisme (1917-1930)
Le père d'Éluard, Clément Eugène Grindel, est comptable lorsque naît son fils mais ouvre peu après 1900 un bureau d'agence immobilière. Sa mère, Jeanne-Marie Cousin, est couturière. Vers 1908 la famille s'installe à Paris, rue Louis-Blanc. Éluard fréquente l'école communale de Saint-Denis, celle d'Aulnay-sous-Bois puis entre comme boursier à l'école supérieure Colbert. Il obtient en 1912 son brevet et en juillet part se reposer, sa santé apparaissant fragile, avec sa mère, à Glion, en Suisse. Une grave crise hémoptysique l'oblige à prolonger son séjour et il est alors contraint, à l'âge de seize ans, d'interrompre ses études, car atteint de tuberculose. Il reste hospitalisé jusqu'en février 1914 au sanatorium de Clavadel, près de Davos[2]. Il y rencontre une jeune russe de son âge en exil Helena Diakonova qu'il surnomme Gala. La forte personnalité, l'impétuosité, l' esprit de décision, la grande culture de la jeune fille impressionnent le jeune Éluard qui prend avec elle son premier élan de poésie amoureuse, un élan qui se prolongera dans tous ses écrits. Elle dessine son profil, et il ajoute à la main : « Je suis votre disciple ». Ils lisent ensemble les poèmes de Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Lautréamont et Guillaume Apollinaire. Devenu majeur le 14 décembre 1916, il épouse Gala dès le 21 janvier suivant.
Le 11 mai 1918, il écrit à l'un de ses amis : « J'ai assisté à l'arrivée au monde, très simplement, d'une belle petite fille, Cécile, ma fille ».
Maison de Paul Éluard à Eaubonne, où il habite à partir de 1924
En 1918, lorsque la victoire est proclamée, Paul Éluard allie la plénitude de son amour à une profonde remise en question du monde : c'est le mouvement Dada qui va commencer cette remise en question, dans l'absurdité, la folie, la drôlerie et le non-sens. C'est ensuite le surréalisme qui lui donnera son contenu. Juste avant les surréalistes, les dadaïstes font scandale. Éluard, ami